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nations ; mais malgré mon appétit formidable, la musique de mon Nègre me poursuivit pendant tout le repas. Il jouait exactement comme son collègue d’Utica. Son morceau se composait de la même succession du forte, du piano, et du pianissimo. Frappé par cette coïncidence singulière, j’allais demander si vraiment les Nègres prenaient les soli de tam-tam pour de la musique et si ce qu’on jouait là était leur air national, quand un de mes amis me prévint.

— Ce Nègre vous intrigue, me dit-il. Attendez-vous à en voir un semblable à toutes les stations de cette ligne.

— Est-ce une attention délicate de la compagnie ?

— Non, ce sont les restaurateurs qui les entretiennent. Ces Nègres doivent jouer pendant tout le temps que le train reste en gare. Leur musique sert à avertir les voyageurs qui sont entrés dans le restaurant. Tant que le tam-tam