toute nature qui y rendent la vie matérielle si facile.
Mais une réflexion attristante vient troubler le voyageur dans son admiration. Le spectacle de la situation actuelle de l’Amérique dénote un manque d’équilibre dans l’emploi des forces humaines. La grande poussée qui a fait des États-Unis une nation si considérable a été dirigée d’un seul côté. Elle a triomphé de la matière ; mais elle a négligé de s’occuper de tout ce qui pouvait charmer l’esprit.
L’Amérique est aujourd’hui comme un géant de cent coudées, qui aurait atteint la perfection physique, mais auquel il manquerait une chose : l’âme.
Cette âme des peuples, c’est l’art, expression de la pensée dans ce qu’elle a de plus élevé.
En lisant le chapitre consacré aux théâtres, on a déjà pu voir combien l’art dramatique était négligé aux États-Unis, et dans quelles condi-