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rable.

CHANT TROISIÈME. 89

5) CHANT TROISIÈME. 6) I.

Les tribus errantes de la terre et des airs respectent dans leur voracité les animaux de leur race. La nature, qui consacre les liens des familles, leur a assigné une proie étrangère. Le faucon rapide plane pour épier le canard sauvage sur les bords du lac ; le chien couchant attend le renard à l’issue de son terrier ; l’agile lévrier poursuit le lièvre timide ; l’aigle ravit le jeune agneau dans ses serres, et le loup dévore la brebis : le tigre cruel lui-même et l’ours farouche épargnent leurs frères du désert et des forêts.

L’homme seul viole les lois bienveillantes de la nature et se déclare l’ennemi de l’homme : il a inventé les ruses fatales de la guerre, les attaques imprévues, la fuite simulée et les embuscades perfides. Maudit soit Nembrod, fils terrible de Cush, qui le premier exerça l’art des combats !

II.

Lorsque l’Indien entend le bruit de ceux qui ont découvert ses traces et se voit loin encore de la forêt où campe sa nation, il essaie toutes les ruses pour échapper au danger qui le menace ; tantôt il cache sa tête parmi les roseaux d’un marécage, tantôt il couvre de feuilles flétries les vestiges de ses pas sur le gazon humide de rosée. Risingham mit plus d’adresse encore à éviter la rencontre de Redmond, dont la voix menaçante vint bientôt frapper son oreille. Ayant passé sa jeunesse à Redesdale, il avait appris toutes les ruses des habitans de cette vallée, que la soif du pillage rend les plus astucieux des hommes. Aussitôt que le son du cor et les aboiemens des limiers qui retentissent sur les collines de Rooken-Edge et de Redswair annoncent aux maraudeurs que les cavaliers de Lidsdale viennent punir leurs brigandages, ils savent re-