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DE SIR TRISTREM

parties de chasse, les limites de ses terres, de peur d’irriter le ressentiment de son voisin, qui avait été le frère (sans doute frère d’armes) de Morgan, d’Urgan, et du noble chevalier Moraunt, trois champions occis par l’épée de Tristrem.

Ce prudent conseil, comme on s’y attend, ne fait qu’exciter le chevalier à rendre une prompte visite à Beliagog. Il suit ses chiens sur les domaines du géant, qui se montre aussitôt, et, apprenant le nom de l’audacieux, jure de venger la mort de ses frères. Tristrem lui porte un défi, et déclare son intention de s’emparer de toute la forêt, Beliagog lance à Tristrem un javelot qui glisse entre son haubert et ses côtes. Tristrem se précipite sur le géant, et ils combattent tous deux avec vigueur. Enfin, le chevalier coupe un pied à Beliagog, et le géant demande merci, promettant de livrer son trésor et ses domaines à Tristrem.

Tristrem épargne sa vie, à condition qu’il bâtira un château en l’honneur d’Ysonde et de Brengwain.

Beliagog conduit Tristrem à un château environné d’un fossé, ou plutôt d’un lac ; c’est l’ancienne résidence fortifiée de ses pères. Il montre à son vainqueur un gué par lequel il pourra entrer quand il voudra. C’est là qu’est commencé le château promis. Des ouvriers sont mandés de toutes parts pour travailler sous la direction de Beliagog à la construction d’une magnifique salle. Dans cette salle est représentée en sculpture toute l’histoire de Tristrem. Ysonde et Brengwain, Marc et Meriadoc, Hodain et Peticrew y revivent en pierre.

li à lxv.

Le duc Florentin de Bretagne ; suivi de Tristrem et de sa femme, et de son fils Ganhardin, part pour la ville de Saint-Mathieu, pour assister aux noces splendides d’un baron, nommé Boniface, et d’une dame de Lyon. Dans la route, une observation naïve d’Ysonde révèle à Ganhardin que Tristrem néglige les charmes de sa sœur. Ganhardin croit sa famille offensée de ce dédain ; et, dans