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DE SIR TRISTREM

vue de ses charmes renouvelle la passion du monarque débonnaire ; il bouche le trou de la crevasse, de peur que le repos de la dormeuse ne soit troublé. De la circonstance accidentelle de l’épée posée entre eux il conclut qu’aucun commerce criminel ne subsiste entre Tristrem et Ysonde. Sa cour complaisante approuve ce raisonnement.<ref>Dans les mariages par ambassadeur en Allemagne, l’épée séparait ainsi le mari par procuration de sa chaste moitié. — Ed.

Les amans se réveillent quand le roi est parti, et sont surpris de trouver son gant bien connu. Des chevaliers arrivent pour les conduire au roi Marc, auprès de qui ils rentrent encore en grâce.

xxvi à xxx.

Or il arriva un jour d’été que Tristrem et la reine jouaient aux jeux de l’amour. Le nain les épie, les voit, il court chercher le bon roi Mare, et lui dit : — Sire roi, ta femme est occupée à cette heure avec son chevalier ; viens vite, et surprends-les si tu peux.

Le roi accourt avec tant de hâte, qu’il surprend en effet sa femme et son neveu. Tristrem n’a que le temps de fuir, et se voit forcé de laisser Ysonde derrière lui. Il se lamente d’avoir abandonné ainsi la reine. Il est inutilement poursuivi par les courtisans du roi Marc, que le monarque a appelés pour être témoins ; mais ne trouvant qu’Ysonde seule, ils soutiennent, à la barbe du malheureux Marc, que ses yeux l’ont trompé. Marc lui-même se persuade qu’ils ont raison, ou fait semblant de le croire ; Ysonde est encore en grande faveur.

xxx à xxxviii.


Tristrem, dans un nouvel exil, se livre aux entreprises les plus désespérées. Il traverse l’Espagne, où il tue trois géans. D’Espagne, il se rend au pays d’Ermonie, où il est reçu avec joie par ses vassaux, les fils de son ancien tuteur Rohan. Ils lui offrent de lui rendre ses domaines héréditaires, qu’il refuse d’accepter.