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PRÉCIS DE L’HISTOIRE

Le généreux chevalier donne le royaume de Galles à Blanche-Fleur, fille de Triamour, et envoie en présent à Ysonde le joli chien aux couleurs extraordinaires.

xii à xxv.


Le bruit des exploits de Tristrem parvient jusqu’à la cour de Cornouailles. Son oncle se réconcilie avec lui, et le rappelle.

Marc donne à notre héros la place de grand intendant de la couronne ; mais tous ses bienfaits ne sauraient contrebalancer les effets du — boire amoureux. — Les amours clandestines de Tristrem et d’Ysonde recommencent et sont découvertes encore par le roi Marc, qui bannit sa femme et son neveu de ses domaines. Les amans fuient dans une forêt, ravis de la liberté qu’ils acquièrent au prix de l’exil. Ils habitent une caverne, et vivent de la venaison que Tristrem tue avec ses chiens, Peticrew et Hodain, dressés par lui à la chasse[1].

La caverne avait été creusée jadis par des géans : elle devient la demeure des deux fugitifs, hiver comme été. Tristrem et Ysonde y sont privés des commodités de la vie ; mais le tout-puissant amour y pourvoit à tous leurs besoins. Ils demeurent dans la forêt pendant au moins trois semaines.

Tristrem, ayant tué un daim et l’ayant porté dans sa caverne, s’endort auprès d’Ysonde, laissant entre elle et lui, sans préméditation, l’épée nue qui probablement lui avait servi à écorcher l’animal. Or, le hasard fit que le roi de Cornouailles chassait ce jour-là dans la forêt : les gens de sa suite découvrent les amans endormis dans cette posture, et vont le raconter au roi, qui vient visiter la caverne. Un rayon de soleil y plongeait à travers les crevasses du rocher, éclairant les beaux traits d’Ysonde. La

  1. Illocques apprint Tristan à Huden (l’Hodain de Thomas le Rimeur) à chasser sans glattir, pourvu qu’il ne fût quitté en aucune manière. » (Tristan français.)
    On sait que ces deux chiens furent fidèles même aux cendres de leurs maîtres.
    — Ed.