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PRÉCIS DE L’HISTOIRE

cienne loi de l’ordalie. Tristrem se mêle à la suite de la cour, déguisé en paysan, dans le costume de la plus abjecte indigence.

Au moment où l’on va traverser la Tamise, la reine distingue son amant déguisé, et lui fait signe de la transporter du rivage au vaisseau. Tristrem laisse tomber à dessein son précieux fardeau sur le sable de la plage, de manière à exposer aux yeux une partie de la nudité de sa personne. Les serviteurs de la cour, scandalisés de cet accident indécent, causé par la maladresse de l’étranger, sont prêts à le jeter lui-même dans le fleuve ; mais Ysonde les prévient, en attribuant sa chute à la faiblesse causée par son estomac à jeun, et ordonne au contraire qu’on le récompense.

Le tribunal est assemblé : la séance s’ouvre. Ysonde prend la parole, et jure qu’elle est innocente : « Oui, dit-elle, personne n’a jamais eu de familiarité avec moi, excepté le roi mon époux et le paysan qui m’a transportée au vaisseau, et dont la maladresse a été vue de toute notre suite. » On présente alors le fer brûlant à Ysonde ; mais le plus bénévole des époux, le roi de Cornouailles, se déclare content du serment équivoque de sa moitié. Il refuse de lui laisser pousser plus loin l’épreuve dangereuse de sa fidélité conjugale.

Ysonde est proclamée innocente, en dépit des accusations de Meriadoc, et se réconcilie complètement avec son royal époux. Cependant Tristrem est dans le pays de Galles, où il passe le temps de sa séparation d’Ysonde à se rendre redoutable par de nouveaux exploits.

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