— C’est assez, dit le comte, me montrer de revers ; fais-moi voir maintenant quelque heureux événement, ou sur ma foi, tu maudiras le jour où tu rencontras Corspatrick.
— La première des bénédictions que je te vais révéler s’accomplira près du ruisseau de Bannock-Burn[1]; c’est là que les Saxons maudiront leurs arcs, en voyant leurs flèches tromper leur adresse.
— Non loin d’un pont qui n’existe pas encore, au lieu où l’onde du ruisseau est limpide et brillante, maint coursier roulera sur le sable et maint chevalier recevra le trépas.
— Au pied d’une croix de pierre, les léopards verront échapper leur proie ; les corbeaux viendront se désaltérer dans le sang des Saxons, la croix de pierre disparaîtra sous les cadavres amoncelés.
— Mais dis-moi, demanda le vaillant Dunbar, dis-moi, véridique Thomas, qui gouvernera alors l’île de la Grande-Bretagne, depuis le nord jusqu’aux mers du sud ?
— C’est d’une reine française que doit naître celui qui régnera sur la Grande-Bretagne. Il appartiendra au sang de Bruce jusqu’au neuvième degré.
— Les mers les plus éloignées respecteront sa race ; les habitans de nos îles parcourront l’immense plaine de l’Océan avec des rênes de chanvre et des coursiers de bois.
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The burn of Breid
Shall run fow reid.
(Thoma’s Rhymes)