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vertige s’empare de ses sens et de son ame : il frappe ; mais le fer, mal dirigé, s’enfonce dans la bruyère; Fitz-James se débarrasse d’un ennemi trop affaibli; il se relève sans blessure, mais respirant à peine.

XVII.

Il murmure en balbutiant ses actions de grâces au ciel, qui sauve ses jours dans un combat si hasardeux; et puis il fixe ses yeux sur son ennemi, qui semble près de rendre le dernier soupir.

II trempe les cheveux de Blanche dans le sang de Roderic, et s’écrie ;

— Pauvre Blanche, la vengeance de tes outrages me coûte cher ; mais ton oppresseur a des droits aux titres de gloire que méritent la valeur et la loyauté.

A ces mots il sonne de son cor, puis détache son collier, se découvre la tête, et va laver dans l'onde son front et ses mains souillées de sang.

Il entend retentir dans le lointain les pas des chevaux qui accourent à toute bride ; le bruit devient plus distinct, et Fitz-James reconnaît quatre écuyers en costume de chasseurs : les deux premiers portent une lance, et les deux autres conduisent par les rênes un coursier tout sellé. Tous quatre pressentie galop de leurs montures, s'avancent vers Fitz-James, et contemplent d’un œil surpris cette arène sanglante :

— Point d exclamations, leur dit le Saxon ; ne me questionnez pas : vous, Herbert et Luffness, mettez pied à terre, pansez les blessures de ce chevalier, déposez-le sur ce palefroi qui était destiné à porter un fardeau plus doux, et conduisez-le à Stirling ; je vais vous y devancer pour prendre un coursier plus frais et des vêtemens convenables. Le soleil est déjà au milieu de sa course; il faut que j’assiste ce soir aux jeux de Tare : heureusement Bayard vole comme l’éclair. Devaux et Herries, suivez-moi.