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mes dangers, ma démence et mon désespoir. Ces cheveux eurent jadis la couleur d’or des tiens ; mais le sang et mes larmes en ont terni tout l’éclat... Je ne dirai point quand ils me furent remis, à quel front ils appartinrent… Ma raison m’abandonnerait encore..... Mais qu’ils servent de panache à ton noble cimier, jusqu’à ce que les rayons du soleil et le souffle des vents aient effacé la tache qui les souille; alors tu me les rapporteras... Hélas !... je sens que je suis encore dans le délire !... O mon Dieu ! permets à ma raison de m’éclairer de ses dernières clartés... Par ton titre glorieux de chevalier, par ta vie conservée aux dépens de la mienne, promets-moi, quand tu verras un guerrier cruel qui se dit avec orgueil le chef du clan d'Alpine, et tu le reconnaîtras à son noir panache, à sa main sanglante, à son front farouche, promets-moi de redoubler de courage et de force pour venger les outrages de la pauvre Blanche de Devan !... On a juré ta mort; tous les passages sont gardés... Evite ce sentier... O ciel !... Adieu.

XXVIII.

Le brave Fitz-James avait un cœur sensible, et ses yeux répandaient facilement des larmes à l’aspect de l’infortune : ce fut avec une émotion confuse de douleur et de rage qu’il vit expirer la pauvre Blanche.

— Que Dieu m’abandonne aux jours de mes dangers , dit-il, si j’oublie de demander vengeance à ce Chef barbare !

Il réunit une tresse des cheveux de Blanche à ceux de son amant, les trempa dans le sang, et les plaça sur le coté de sa toque :

— Je jure, s’écria-t-il, par le nom de celui dont la parole est la vérité, de ne jamais porter d’autre marque de la faveur des dames, jusqu’à ce que j’aie teint ce triste gage dans le sang de Roderic !... Mais écoutons... Que veulent dire ces clameurs lointaines ? La chasse commence ; mais