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LE ROI DU FEU

XXIV.

Sa main tenait une large épée brillant d’une lueur bleuâtre à travers la fumée ; le mont Liban tressaillit en entendant parler le monarque : — Avec cette épée, dit-il au comte, tu vaincras jusqu’au jour où tu invoqueras la Vierge et la croix.

XXV.

Une main à demi voilée par un nuage lui remet le fer enchanté que l’infidèle reçoit en fléchissant les genoux. La foudre gronde dans le lointain, la flamme pâlit au moment où le fantôme se retire sur l’ouragan.

XXVI.

Le comte Albert se réunit aux guerriers païens : son cœur est perfide ; mais son bras est tout-puissant. La croix cède, et le croissant triomphe depuis le jour où le comte a embrassé la cause des ennemis du Christ.

XXVI.

Depuis les cèdres du Liban jusqu’aux rives du Jourdain les sables de Samaar furent inondés du sang des braves ; enfin les chevaliers du Temple et les chevaliers de Saint-Jean vinrent avec le roi de Salem secourir les soldats de la croix.

XXVIII.

Les cymbales résonnent, les clairons leur répondent ; les lances sont en arrêt ; les deux armées en viennent aux mains. Le comte Albert renverse chevaux et cavaliers, et perce les rangs des chrétiens pour rencontrer le roi Baudouin.

XXIX.

Le bouclier orné d’une croix rouge eût été une vaine défense pour le roi chrétien contre l’épée magique du comte Albert ; mais un page se précipite entre les deux adversaires, et fend le turban du fier renégat.

XXX.

Le coup fut si violent que le comte fléchit la tête jusque sur le pommeau de sa selle, comme s’il eût rendu hom-