Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/389

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Mais quand l’honneur appelle nos guerriers,
Regret d’amour à sa voix doit se taire :
Oui, je le sens, ma valeur sera fière
De mériter Marie et des lauriers !

S’il faut payer ces lauriers de ma vie,
Si ton ami succombe au champ d’honneur,
Un souvenir consolera son cœur ;
En expirant il nommera Marie !

Mais si, vainqueur, je viens à tes genoux
Goûter les fruits que promet la victoire,
Tes chants d’amour à l’hymne de la gloire
Ajouteront un charme bien plus doux !

XXIV.

La voix terrible de la guerre retentit d’écho en écho dans tes plaines, ô Balquidder ! Tel est, moins rapide peut-être, l’incendie qui s’étend au loin pendant la nuit, dévorant sur son passage les bruyères de tes ravines et de tes vallons, enveloppant d’un voile de pourpre tes après rochers, et rougissant les sombres lacs qu’ils dominent ! Le signal belliqueux réveille les sombres échos du loch Voil : il trouble le silence du loch Doine, et alarme jusqu’à leur source les flots marécageux de Balvaig.

Norman continua sa course en descendant vers le sud dans la vallée de Strath-Gartney, jusqu’à ce que tous ceux qui pouvaient réclamer le nom d’Alpine eussent pris les armes, depuis le vieillard en cheveux blancs, dont la faible main tremblait en fixant le glaive à son coté, jusqu’au jeune homme dont la flèche et l'arc faisaient à peine fuir le corbeau.

Chaque vallon isolé envoya ses soldats, qui se réunirent au rendez-vous, et formèrent une masse d’hommes prêts à combattre, semblables à ces torrens des montagnes dont les flots confondus se répandent en grossissant leur murmure, et deviennent un fleuve puissant. Tous ces vassaux de Roderic, élevés dans l’art des batailles depuis le berceau, ne respectaient d’autres liens que ceux de leur clan, d’autre serment que celui qu’ils avaient prononcé