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pleure sans savoir pourquoi. Les vierges du hameau et leurs mères prononcent le coronach des funérailles.

XVI.
LE CORONACH.

Il n’est plus l’honneur des montagnes !
A l'heure du danger nous l’avons vu périr,
Comme on voit l’onde se tarir
Quand le soleil d’été va brûler nos campagnes !

Mais une bienfaisante pluie
Soudain fait rejaillir la source du coteau :
Duncau va descendre au tombeau ;
À nos cœurs pour toujours l’espérance est ravie !

La faucille du laboureur
Epargne les moissons qui sont vertes encore :
Hélas ! la voix de la douleur
Gémit sur le guerrier qui tombe à son aurore !

Le souffle des froids aquilons
Dépouille la foret des feuilles jaunissantes :
La fleur qu’aujourd’hui nous pleurons,
Jeune encore, brillait de couleurs éclatantes !

Agile chasseur des coteaux,
Ta prudence savait préparer la victoire,
Ton bras nous guidait à la gloire :
Duncan, tu vas dormir du sommeil des tombeaux !

Tel que la vapeur des montagnes,
Tel que le flot qu’on voit des monts jaillir soudain,
Et fuir au loin dans les campagnes,
Le héros, parmi nous, n’a vécu qu’un matin !

XVII.

Voyez Stumah[1] qui près du cercueil contemple d’un œil surpris le corps de son maître ! Pauvre Stumah, qui au moindre geste de Dunean s’élançait plus rapide que l’éclair ! Mais il relève la tête, et dresse ses oreilles comme

  1. Nom du chien qui répond à notre : Fidèle. — Ed.