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chœur de voix remplaçait les accords des instrumens guerriers ; cent vassaux de Roderic célébraient les louanges de leur Chef. Chaque rameur, incliné sur son aviron, lui imprimait un mouvement cadencé, semblable au bruissement des arbres quand la brise d’hiver se glisse dans leurs rameaux dépouillés de feuilles. Allan distingua le premier le chant entonné par le choeur, dont bientôt, Hélène put aussi saisir les accens guerriers.

XIX.
LE CHANT DU CLAN D’ALPINE.

Honneur au Chef vaillant que conduit la victoire !
Honneur au noble pin que forme son cimier !
Qu’il fleurisse à jamais dans notre clan guerrier,
Et soit pour nos neveux l’étendard de la gloire.

De ta rosée, ô ciel ! féconde ses rameaux,
Et des sucs de la terre enrichis sa racine ;
Qu’il donne chaque jour des rejetons nouveaux :
Célébrons à l’envi Roderic, fils d’Alpine.

Ce n’est point un rameau qu’on voit dans les campagnes
Croître avec le printemps, et l’hiver se flétrir ;
Mais c’est quand les frimas règnent sur nos montagnes
Que l’on voit notre clan sous son ombre accourir.

Au milieu des rochers il fixe sa racine,
Bravant avec orgueil le courroux des autans,
Il s’affermit encor sous leurs coups impuissans ;
Bredalbane et Menteith, chantez le fils d’Alpine.

XX.


Dans Glen-Fruin retentit notre pibroc sonore ;
Bannochar y répond par des gémissemens ;
Lomond a vu périr ses fils les plus vaillans ;
Dans Glen-Luss et Ross-Dhu la flamme fume encore.

Long-temps on entendra les veuves des Saxons
Pleurer notre passage à Lennox, à Levine ;
L’épouvante long-temps parcourra ces vallons
Au seul nom glorieux de Roderic Alpine.