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LE MOINE

maison des broussailles desséchées avec d’autres combustibles, et y mit le feu. La maison et ceux qu’elle renfermait ne formèrent bientôt plus qu’un amas de cendres.

Le début de ma ballade m’a été suggéré par ce curieux extrait de la vie d’Alexandre Peden, l’un de ces apôtres errans et persécutés de la secte des caméroniens sous le règne de Charles II et de son successeur Jacques. Cet Alexandre Peden passait dans l’esprit de ses prosélytes pour être doué d’une puissance surnaturelle : peut-être se l’était-il persuadé à lui-même ; car les lieux sauvages que ces malheureux fréquentaient et les dangers continuels qu’ils couraient dans leur état de prescription, ajoutaient encore à la sombre superstition de ce siècle d’ignorance.

Á peu près dans ce même temps Alexandre Peden, dit son biographe, fut dans la maison d’André Normand, où il devait prêcher pendant la nuit. Après être entré il s’arrêta un moment, s’appuya sur le dos d’un fauteuil en se couvrant la tête. Soudain il se relève, et dit : Il y a quelqu’un dans cette maison pour qui je n’ai aucune parole de salut. Après quelques momens de silence il ajouta : Il est étrange que le démon refuse de sortir pour nous empêcher de commencer la bonne œuvre.

Alors une femme sortit ; c’était une vieille qui avait toujours été vue de mauvais œil, et qui passait même pour sorcière.

(La vie et les prophéties d’Alexandre Peden, ex-ministre du saint Évangile à New-Glenluce, partie II, § 26.)


I.

Le pape célébrait le saint sacrifice avec le pouvoir qu’il a reçu du ciel d’effacer les péchés des hommes. C’était le grand jour de Saint-Pierre.

Le peuple était agenouillé dans le temple ; chaque fidèle allait recevoir l’absolution de ses fautes en baisant le pavé de l’enceinte sacrée.

II.

Toute l’assemblée est immobile et muette au moment où les paroles de la grâce vont retentir sous les voûtes.