Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/204

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coursier, ô toi la fleur des chevaliers de l’Angleterre.

xi.

Deux poursuivans, revêtus de cottes d’armes, ayant au col leurs écussons d’argent, attendaient le chevalier sur les marches de pierre qui conduisent à la tour du donjon ; ce fut là qu’ils le reçurent en grande pompe, le saluant seigneur de Fontenaye, de Lutterward, de Scrivelbaye, de la ville et du château de Tamworth. Pour reconnaître leur courtoisie, Marmion leur donna, en descendant de cheval, une chaîne de douze marcs pesant. — Largesse ! largesse ! s’écrièrent les hérauts ; vive lord Marmion, chevalier du casque d’or ! jamais écu blasonné conquis dans les combats n’a protégé un cœur plus vaillant.

xii.

Ils l’introduisirent ensuite dans la salle où s’étaient réunis les hôtes de Norham. La trompette annonça son entrée, et les hérauts crièrent à haute voix :

— Place, seigneurs, place à lord Marmion, chevalier du casque d’or ! Qui ne connaît sa victoire dans la lice de Cottiswold ? C’est là que Ralph de Wilton voulut vainement lui résister. Il fut forcé de céder sa dame à son rival et ses terres au roi. Nous fûmes témoins du spectacle brillant et triste à la fois de cette fameuse joûte. Nous vîmes Marmion percer le bouclier de Wilton et le renverser sur la lice ; nous vîmes le vainqueur gagner ce cimier qu’il porte avec un juste orgueil, et attacher au gibet l’écusson renversé du vaincu. Place au chevalier du Faucon ! place, nobles chevaliers, place à celui qui conquit son bon droit, Marmion de Fontenaye.

xiii.

Alors s’avança au-devant du chevalier sir Hugh de Heron, baron de Twisell et de Ford, gouverneur de Norham, qui le conduisit à la place d’honneur, au dais de l’estrade.

Le repas fut excellent et joyeux ; et, pendant ce banquet, un ménestrel grossier du Nord chanta sur la harpe le récit d’une sanglante inimitié ; il dit comment les fa-