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CHANT QUATRIÈME.

pour m’avoir enlevé mes vaches le carnaval dernier.

vii.

Des cavaliers hors d’haleine, venant de Liddesdale, confirmèrent ce récit. Autant qu’ils pouvaient en juger, on verrait paraître dans trois heures sur les rives du Teviot trois mille Anglais en armes. Cependant de nouvelles troupes arrivaient de Teviot, d’Ails et des bois d’Ettrick, pour prendre la défense de leur Chef. Partout on sellait les chevaux : les bruyères et les vallées étaient couvertes de cavaliers, et celui qui partait le dernier pour le rendez-vous essuyait les reproches ironiques de sa dame.

viii.

Des hauteurs arides de Games-Cleugh, dont la base est baignée par les eaux argentées du lac de Sainte-Marie, l’intrépide Thirlestane rassemble ses braves lances autour d’une bannière brillante. La fleur de lis orne son écusson, depuis que le roi Jacques, campé sur les bords couverts de mousse du Fala, lui accorda cette distinction honorable, par reconnaissance pour sa fidélité pendant les dissensions intestines, alors qu’aucun des opiniâtres barons écossais, excepté le seul Thirlestane, ne voulut marcher contre les Anglais. C’est depuis qu’on voit dans ses armoiries un faisceau de lances, glorieux souvenir : — Prêt, toujours prêt au combat, — telle est sa noble devise.

ix.

Un vieux chevalier endurci aux dangers conduit une bande nombreuse de maraudeurs. Les étoiles et le croissant brillent sur son bouclier, dans une bande d’azur sur un champ d’or. Ses domaines s’étendent au loin autour du château d’Oakwood et de celui d’Ower. Sa demeure est située au fond d’un bois, dans une sombre vallée, près du torrent de Borthwick. C’est là que les troupeaux enlevés sur les Anglais sont pour ses soldats audacieux une nourriture achetée par mille périls et au prix de leur sang. Chef de maraudeurs, son unique plaisir est de faire une excursion nocturne, et de livrer le combat au point du jour.