considérant ce spectacle, Rousseau me dit : Je reviendrai cet été méditer ici[1].
À quelque temps de là, je lui dis : Vous m'avez montré les paysages qui vous plaisent ; je veux vous en faire voir un de mon goût. Le jour pris, nous partîmes un matin au lever de l'aurore, et laissant à droite le parc de Saint-Fargeau, nous suivîmes les sentiers qui vont à l'orient, gardant toujours la hauteur, après quoi nous arrivâmes auprès d'une fontaine semblable à un monument grec, et sur laquelle on a gravé : Fontaine de Saint-Pierre. Vous m'avez amené ici, dit Rousseau en riant, parce que cette fontaine porte votre nom. C'est, lui dis-je, la fontaine des amours, et je lui fis voir les noms de Colin et de Colette. Après nous être reposés un moment, nous nous remîmes en route. A chaque pas, le paysage devenait plus agréable. Rousseau recueillait une multitude de fleurs, dont il me faisait admirer la beauté. J'avais une boîte, il me disait d'y
- ↑ On peut voir à la fin de la Préface de l'Arcadie, d'autres détails sur la promenade au mont Valérien ; nous avons cru inutile de les rappeler ici.