Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/253

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Le voyageur entre ensuite dans quelques détails sur l'éducation des enfants des sauvages. Au sortir du berceau, ils ne sont gênés en aucune manière, et dès qu'ils peuvent se rouler sur les pieds et sur les mains, on les laisse aller où ils veulent tout nus, dans l'eau, dans les bois, dans la boue, dans la neige ; ce qui leur fait un corps robuste, leur donne une grande souplesse dans les membres, les endurcit contre les injures de l'air... Les pères et les mères ne négligent rien pour inspirer à leurs enfants certains principes d'honneur, qu'ils conservent toute leur vie... Quand ils les instruisent sur cela, c'est toujours d'une manière indirecte ; la plus ordinaire est de leur raconter de belles actions de leurs ancêtres ou de ceux de leur nation. Ces jeunes gens prennent feu à ces récits, et ne soupirent plus qu'après les occasions d'imiter ce qu'on leur fait admirer. Quelquefois, pour les corriger de leurs défauts, on emploie les prières et les larmes; mais jamais les menaces...

Une mère qui voit sa fille se comporter mal, se met à pleurer; celle-ci lui en demande