Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/231

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un jour à la postérité des ruines vénérables comme celles des Grecs et des Romains ? faites régner, comme eux, la vertu dans vos palais, et le bonheur dans les villages. Les athées, disait Rousseau, n'aiment point la campagne ; ils aiment bien celle des environs de Paris, où l'on a tous les plaisirs de la ville, les bonnes tables, les brochures, les jolies femmes ; mais si vous les ôtez de là, ils y meurent d'ennui, ils n'y voient rien. Il n'y a pas cependant sur la terre de peuple que le simple aspect de la nature n'ait pénétré du sentiment de la divinité. Si un homme de génie comme Platon, arrivait chez des sauvages avec les découvertes modernes de la physique, et qu'il leur dît : Vous adorez un être intelligent, mais vous ne connaissez presque rien de la beauté de ses ouvrages; et qu'il leur fit voir toutes les merveilles du microscope et du télescope ; ah ! quel serait leur ravissement ! ils tomberaient à ses pieds, ils l'adoreraient lui-même comme un dieu. Comment se peut-il qu'il y ait des athées dans un siècle aussi éclairé que le nôtre ? C'est que les yeux se ferment quand le cœur se