Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/230

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pas les changements qu'on avait faits à celui de la Muette, où il allait quelquefois se promener. Les ruines des parcs l'affectaient plus que celles des châteaux. Il considérait avec intérêt ce mélange de plantes étrangères, sauvages et domestiques ; ces charmilles redevenucs des bois ; ces grands arbres jadis taillés, et qui se hâtent de reprendre leur forme ; ce concours où l'art des hommes ne lutte contre la nature que pour faire connaître son impuissance. Il riait de la bizarrerie de nos riches, qui scellent sur les bords de leurs ruisseaux factices, des grenouilles et des roseaux de plomb, et qui font détruire avec grand soin ceux qui y viennent naturellement ; il se moquait de leur mauvais goût, qui leur fait entasser dans de petits terrains les simulacres des ruines d'architecture de tous les peuples et de tous les siècles. Mais quand elles y seraient même bien ordonnées, je crois qu'elles n'en feraient pas plus d'effet. Ce n'est pas parce que les monuments de l'antiquité inspirent de la mélancolie, que nous en aimons la vue. O grands, voulez-vous que vos parcs offrent