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AVANT-PROPOS



Si l’on mesure la valeur d’un historien au nombre et à l’importance des informations dont on lui est redevable, il est peu d’historiens qui puissent être comparés à Flavius Josèphe. Son ouvrage le plus considérable — les Antiquités judaïques — n’est, dans la première moitié, qu’un abrégé de la Bible à l’usage des lecteurs païens, abrégé rendu fade à notre goût par l’abus d’une rhétorique banale, le manque de naïveté, sinon de foi, l’absence de sentiment poétique ; mais on y remarque avec intérêt les tendances rationalistes d’une exégèse qui s’oppose curieusement à l’exégèse allégorique, presque contemporaine, de Philon ; de plus, l’insertion discrète de traits légendaires, étrangers à l’Écriture et empruntés à la tradition orale, nous montre comme le début d’un genre littéraire qui devait prendre un si riche développement dans la partie haggadique du Talmud et dans le Midrasch. Les dix derniers livres de cet ouvrage constituent,