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l’esclavage, quand vous ne vous y attendiez nullement. Il vaut bien mieux, dans cette situation critique où vous croyez être, espérer en l’assistance de Dieu ; c’est lui qui a fait en sorte que nous fussions cernés dans ce difficile passage, afin que de ce péril dont vous ne croyez pas, ni vous ni l’ennemi, que vous puissiez échapper, il vous retire et fasse voir sa puissance et la sollicitude dont il vous entoure. Car ce n’est pas dans d’infimes rencontres que la divinité prête son appui à ceux qu’elle favorise, c’est quand elle voit les hommes désespérer d’un sort meilleur. Aussi, ayez foi en un tel défenseur, qui a le pouvoir de faire grand ce qui est petit et de décréter l’affaiblissement de ces grandes puissances. Ne vous laissez pas effrayer par l’attirail des Égyptiens et, parce que la mer et derrière vous les montagnes n’offrent point de moyens de fuite, n’allez pas pour cela désespérer de votre salut : ces montagnes pourraient devenir des plaines, si Dieu voulait, et la mer une terre ferme ».



Chapitre XVI.

1. Prière de Moïse. — 2. Miracle de la mer Rouge. — 3. Destruction des Égyptiens. — 4. Joie des Hébreux. Cantique de Moïse. — 5. Parallèle tiré de l’histoire d’Alexandre. — 6. Armement des Hébreux.

1. Ayant ainsi parlé, il les mène vers la mer, aux yeux des Égyptiens ; car ceux-ci étaient en vue, mais, épuisés par les fatigues de la poursuite, ils croyaient bien faire en remettant la bataille au lendemain. Quand Moïse est arrivé sur le rivage, ayant pris son bâton, il supplie Dieu et invoque son aide et son alliance en ces termes : « Tu ne peux méconnaître toi-même, Seigneur, que la fuite dans la situation où nous sommes, soit par force, soit par