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que c’est avec l’assistance du Dieu de ses pères qu’il avait échappé aux Egyptiens. Quand il arrive près de la frontière, son frère Aaron vient à sa rencontre sur l’ordre de Dieu ; Moïse révèle à Aaron ce qui lui est advenu sur la montagne et les instructions divines. Tandis qu’ils s’avancent, arrivent au-devant d’eux les plus illustres des Hébreux, qui avaient appris son arrivée ; Moïse, ne pouvant les convaincre par le seul récit des signes miraculeux, les leur fait voir. Frappés de ce spectacle merveilleux, ils prennent confiance et espèrent que tout ira bien puisque Dieu veille à leur sécurité.

2[1]. Une fois sûr de l’adhésion des Hébreux, de leur disposition unanime à se conformer à ses ordres et de leur amour de la liberté, Moïse se rend chez le roi, récemment investi du pouvoir, et lui représente les services qu’il a rendus aux Égyptiens[2], quand les Éthiopiens les humiliaient et ravageaient leur pays, comment il avait commandé et chef l’armée et s’était efforcé, comme s’il s’agissait des siens ; il lui apprend les périls que ceux-là mêmes lui faisaient courir et comme il était mal payé de retour. Et tout ce qui lui était arrivé sur le mont Sinaï, les paroles de Dieu et les signes miraculeux qu’il lui avait montrés pour lui inspirer confiance dans ses commandements, il le lui raconte en détail et le prie de ne pas faire obstacle en incrédule aux desseins de Dieu.

3. Comme le roi le raillait, Moïse lui fait voir, réalisés devant lui, les miracles qui s’étaient produits sur le mont Sinaï. Le roi s’emporte, le traite de scélérat, déclare que d’abord il avait fui l’esclavage des Égyptiens, puis était revenu maintenant par fraude et tentait d’en imposer par des prodiges et des sortilèges. Et, ce disant, il enjoint aux prêtres[3] de lui montrer les mêmes phénomènes, car les Égyptiens sont versés aussi dans ces sortes de sciences[4]… Ces prêtres ayant jeté alors leurs hâtons, ceux-ci deviennent des dragons. Mais

  1. Ex., V, 1.
  2. Voir plus haut chapitre X.
  3. Ex., VII, 11.
  4. Nous retranchons avec Dindorf les mots qui suivent et qui paraissent altérés. On peut, à la rigueur, les interpréter ainsi : « et Moïse n’est pas la seule personne à connaître ces secrets, et s’il s’avise d’en attribuer à Dieu le merveilleux, il ne sera cru que des ignorants » [T. R.]