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Une traduction complète de Josèphe est une œuvre difficile et de longue haleine. L’auteur, qui apprit le grec tard et assez imparfaitement, écrit d’un style pénible ; sa phrase, longue et lourde, chargée d’incises, de redites, d’ornements vulgaires, souvent peu claire et mal construite, n’est pas toujours aisée à comprendre et est toujours malaisée à rendre. Que de fois un traducteur consciencieux doit sacrifier l’élégance à la fidélité ! Nous nous sommes efforcé du moins de n’y jamais sacrifier la clarté. La tâche, décourageante pour un seul, a été partagée entre plusieurs jeunes savants qui nous ont apporté le concours de leur talent et de leurs connaissances spéciales. Chacun d’eux est responsable du volume qu’il a signé et des notes qu’il y a jointes ; toutefois celui qui écrit ces lignes s’est réservé la direction et la révision générale du travail, et a marqué de ses initiales quelques notes dont il accepte la responsabilité exclusive. Les notes, — celles des traducteurs aussi bien que du réviseur, — ont été rédigées avec sobriété ; elles ont pour but de lever ou de signaler certaines difficultés d’interprétation, de rapprocher des passages parallèles, mais surtout d’indiquer, chemin faisant, dans la mesure du possible, les sources premières de l’information de Josèphe. C’est la première fois que l’historien juif reçoit ces éclaircissements indispensables ; car les commentaires de l’édition d’Havercamp sont en général plus prolixes qu’instructifs ; on peut leur appliquer ce mot du philologue Boeckh, qui convient à tant de commentaires de ce genre : sie übergehen nicht viel, nur das schwierige, « ils n’omettent pas grand’chose, seulement ce qui est difficile. »