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ROMANS DE MOEURS ET ROMANS SOCIAUX

pôts de toutes sortes pris jusque sur le pain quotidien des familles nombreuses.[1]

Si Jacqueline Malo est du même milieu que Florentine Lacasse, elle est toutefois de trempe

  1. En l’an de grâce 1954, l’État canadien estime à $222. par année ($150. d’exemption d’impôt et $72. d’allocations familiales qu’il récupère d’ailleurs par le truchement du même impôt) le coût annuel d’entretien d’un enfant. On se demande quel peuple de rachitiques serait le peuple canadien si on acceptait cet estimé. N’y a-t-il pas là un net encouragement au malthusianisme et au contrôle des naissances ? Serait-ce trop demander aux ministres responsables de cet état de choses de réfléchir et de méditer ce qu’écrivait M. Houdin dans sa défense des prêtres-ouvriers, suspects aux bien rentés : « C’est pour les gens bien logés, bien habillés et bien argentés que la société contemporaine se présente comme un mécanisme harmonieux à l’intérieur duquel les classes sociales peuvent idéalement et facilement collaborer. Lorsqu’on vit définitivement avec les pauvres et avec les humiliés, lorsque l’on passe, je ne dis pas de l’autre côté de la barricade, mais simplement de l’autre côté de la barrière, lorsqu’on connaît définitivement la faim, le froid et l’incertitude du logement, lorsqu’on subit l’injustice, la perspective change aussitôt ». Quand un ministre boit un verre de whisky qu’il ne perde donc pas de vue qu’un « 40 onces » équivaut presque au montant de l’allocation familiale mensuelle versée pour deux enfants. Ou qu’il lise simplement les romans si humains de Gabrielle Roy et de Roger Viau.