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Ainsi donc dans près d’un quart des cas, la capacité respiratoire n’a pas été modifiée, et dans un peu plus d’un quart des cas, la femme a respiré plus facilement avec son corset. Dans l’autre moitié des observations, la capacité pulmonaire a été diminuée, par le port du corset, de 65 centimètres cubes 5 en moyenne ; encore cette moyenne serait-elle abaissée, si ne figuraient certainement pas dans la 1re colonne des femmes qui « mettant leur corset comme d’habitude », étaient serrées par lui et n’en étaient pas seulement vêtues, ce qui est bien différent.

Si je compare en effet maintenant les chiffres des colonnes 1 et 2, je trouve que dans tous les cas, le corset serré a abaissé si notablement la capacité respiratoire que l’on trouve entre les chiffres des colonnes 1 et 2 des différences atteignant 300, 430, 600, 650, 1.000 centimètres cubes, et telles au total que la moyenne de la diminution de la capacité respiratoire atteint plus de 315 centimètres cubes.

Les résultats de ces mensurations spirométriques sont donc tels que les faisaient prévoir l’étude de l’influence du corset sur la cage thoracique et ils seraient encore plus probants si toutes les femmes examinées portaient un corset fait exprès pour chacune d’elles, ou si plus simplement encore chacune d’elles, ayant un corset fait ou non sur mesure, le plaçait et le laçait rationnellement comme je l’indiquerai dans la suite.

L’étude de l’influence du corset tant sur les organes pulmonaires que sur le fonctionnement de l’appareil respiratoire permet de conclure que le port d’un corset ne peut entraver sérieusement la fonction respiratoire que lorsque ce vêtement est serré.

La diminution de la capacité respiratoire que le corset serré produit alors n’est pas due seulement à la compression du thorax, mais encore, et je le démontrerai plus loin, à l’action du corset sur les viscères abdominaux.