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un rôle aussi peu important dans la production de l’entéroptose que celui qui lui est attribué par le Dr Glénard. De ce que la grossesse est un acte normal et physiologique, il ne s’en suit pas, et je le montrerai au chapitre suivant, qu’elle ne laisse pas et même normalement des traces profondes sur l’organisme féminin, et qu’elle n’est pas l’agent principal de distension de la sangle abdominale formée par les muscles grands droits, lesquels s’étendent verticalement de la pointe du sternum à la région pubienne des os du bassin et constituent la grande résistance aux constantes poussées des viscères et du produit de la conception. Le Pr  Hayem, dans ses Leçons de thérapeutique, t. IV, estime les conclusions du Dr  Glénard comme trop généralisées et il ne veut les admettre, en ce qui concerne l’estomac, que, pour certains cas de constipation ancienne et de chutes ventrales consécutives à la grossesse.

À la grossesse, il faut encore joindre les affections médicales ou chirurgicales qui, distendant la paroi abdominale, peuvent provoquer par elles seules l’entéroptose.

Pour expliquer par le port du corset la production de toutes les entéroptoses, il faudrait n’avoir jamais constaté de chute de viscères chez des femmes n’ayant jamais porté de corset, encore n’y aurait-il là, contre le corset, qu’une forte présomption.

Ce qu’il faut admettre, c’est l’influence d’un « abus antérieur du corset ou sa reprise ultérieure trop précoce » vis-à-vis non seulement de la grossesse, mais aussi des maladies qui peuvent atteindre le paquet intestinal. Ce qu’il faut admettre, c’est l’action adjuvante d’un corset mal fait, trop serré, action adjuvante qui sera d’autant plus nette et d’autant plus dangereuse pour l’intestin, que celui-ci sera prédisposé davantage à l’abaissement, à la ptôse.

Et j’insiste, encore faudra-t-il que ce corset mal fait et trop serré soit mail placé, et malgré ce qu’en dit le Dr  Glénard, je pense que si le corset est placé assez bas, les organes pourront être déplacés vers le haut, refoulant le diaphragme et gênant, comme je l’ai exposé, la fonction respiratoire en gênant l’expansion pulmonaire ; certes le corset est plus souvent placé de façon à refouler l’intestin vers le bas, mais ce refoulement n’a pas lieu toujours, quelle que soit la femme et quel que soit le corset.

C’est au Dr  Bouveret, qui estime, lui aussi, que le corset peut agir comme cause secondaire et encore seulement quand la femme le serre trop, que j’emprunterai la conclusion de ce chapitre : « Il est certain que l’affection de Glénard