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lien constricteur, prenant on dedans un développement qui se trouve entravé au dehors par la résistance des côte ? lors d’hypertrophie, le foie vient comprimer le pylore ou l’anse duodénale contre la colonne rachidienne. On peut aisément, sur le cadavre, se rendre compte de cette occlusion et de la gêne à l’évacuation gastrique qui en résulte ; il suffit d’engager l’index de la main droite dans le pylore, par l’estomac sectionné, et de comprimer le foie avec la main gauche placée sur les dernières côte ? Un corset serré et portant sur le foie peut réaliser pareille compression.

Parmi les déformations thoraciques et les déplacement ? viscéraux d’ordre mécanique, écrivent MM. Hayem et Lion étudiant la maladie du corset (4e volume du Traité de Médecine} ce sont ceux que l’on rencontre chez la femme comme conséquence du port du corset qui présentent la plus grande fréquence.

Les méfaits du corset doivent être recherchés avec d’autant plus de soin qu’ils ne s’accompagnent pas toujours de déformation manifeste de la cage thoracique et peuvent passer inaperçus.

D’une manière générale il faut considérer le corset comme un instrument désastreux. Il est la cause d’un nombre considérable de gastropathies et on ne doit jamais négliger de déterminer avec la plus grande attention la part qui lui revient dans la création de l’état pathologique.

Il représente une sorte de gaine rigide inextensible qui tend à immobiliser tout le thorax inférieur et même une partie de la paroi abdominale, c’est-à-dire toute une région qui physiologiquement est soumise à des variations de forme et de volume en rapport, d’une part avec les mouvements respiratoires, d’autre part avec l’acte digestif. Dans certains cas, son action nocive dépend plutôt de l’immobilisation prolongée à laquelle il soumet ces parties que des déformations qu’il y détermine ; c’est ainsi que ses effets peuvent être nuisibles avec une cage thoracique presque normale et que, inversement, le thorax peut être très déformé par suite d’une altération pathologique telle que le rachitisme sans troubles prononcés du côté des organes digestifs.

Cet instrument est généralement appliqué chez la fera me à l’âge de douze à quatorze ans, à une époque où le développement corporel est loin d’être achevé. Il devient une habitude et ne gêne plus ou même paraît être un soutien quand il commence déjà à nuire. Les jeunes fil-