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CHAPITRE IV
MÉCONNAISSANCE DE L’EXISTENCE DE L’UNIVERS


Après les quelques observations préliminaires contenues dans les trois chapitres précédents, j’aborde l’examen des phénomènes sociaux.

J’ai déjà dit que les erreurs du darwinisme social sont d’une énormité qui remplit de profond étonnement. On va en juger dès le commencement.

Chose étrange, en effet, les darwiniens, qui sont hypnotisés par le fait de la lutte, qui en font le pivot même de l’évolution vitale, les darwiniens, dis-je, négligent de voir la plus importante de toutes les luttes : celle qui se livre contre le milieu extérieur. Les darwiniens oublient seulement le monde physique ; ils ne s’aperçoivent pas de l’existence de l’univers ! Ne voir que les hommes et ne pas voir l’univers, c’est tomber assurément dans la plus grande erreur qui se puisse imaginer. Il est impossible d’aller plus loin. Or, tout le darwinisme social provient de cette colossale aberration.

Les rapports de l’homme avec le milieu physique sont infiniment plus importants que les rapports de l’homme avec ses semblables. Les rapports de l’homme avec le milieu physique sont constants pour ce qui regarde la température ; ils sont d’une périodicité très fréquente pour ce qui regarde la respiration, d’une périodicité moins fréquente pour ce qui regarde la nécessité d’étancher la soif et d’apaiser la faim. Les rapports des hommes entre eux, au contraire, peuvent devenir très rares et même ces-