Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1914, trad. Maeterlinck.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
FRAGMENTS

rieur, si je puis m’exprimer ainsi, n’a rien à faire avec la mort ordinaire. Ce sera quelque chose que nous pouvons appeler transfiguration.

Le dernier jour ne sera pas un jour unique, mais pas autre chose que cette période qu’on appelle aussi le règne millénaire. Tout homme peut, par sa perfection morale, appeler son jour suprême. Le règne millénaire demeure constamment parmi nous. Les meilleurs d’entre nous, qui déjà, tandis qu’ils vivaient, ont atteint le monde de l’esprit, ne meurent qu’en apparence. Ils ne se laissent mourir qu’en apparence ; et de même, les esprits bons, qui de leur côté sont parvenus à la communion avec le monde corporel, n’apparaissent point, pour ne pas nous troubler. Celui qui ici n’arrive pas à la perfection, y arrive peut-être de l’autre côté, ou doit recommencer une nouvelle carrière terrestre. N’y aurait-il pas aussi une mort de l’autre côté, dont le résultat serait la naissance terrestre ? De cette façon, la race humaine serait moins grande, moins nombreuse que nous ne le pensons. Cependant, on peut encore avoir d’autres pensées. — Spectres. — Explication indirecte, fausse, trompeuse. — Résultat de l’obscurcissement. Ce n’est qu’au sage, à celui qui est déjà illuminé ici-bas, qu’apparaissent les esprits incarnés.

Il se pourrait bien que les prophéties se vérifiassent, grâce à la bienveillance du destin en-