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FRAGMENTS

présagent le bonheur ; que la rencontre d’un mort présage une longue vie ; qu’un lièvre qui passe sur la route annonce le malheur. Presque toutes les superstitions populaires reposent sur des interprétations de ce jeu.

Le poète comprend la nature mieux que le savant.

Le conte de fée, le conte symbolique (märchan) est en quelque sorte le canon de la poésie. Tout ce qui est poétique doit être légendaire et symbolique (märchenhaft). Le poète adore le hasard.

La peinture du caractère doit, comme celle de la nature, être auto-active, personnellement universelle, conjonctive et créatrice. Elle ne doit pas représenter ce qui est, mais ce qui pourrait et devrait être.

La poésie de la nature est bien l’objet propre de la poésie d’art ; et les expressions du langage poétique semblent être des formules singulières de relations analogues, des signes symboliques de ce qu’il y a de poétique en l’apparence.

La poésie guérit les blessures que fait la rai-