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FRAGMENTS

et qu’il vive en cette ecclesia pressa du monde meilleur. Il y trouvera sûrement une amante et un ami, une patrie et un Dieu. Ils dorment mais d’un sommeil prophétique et significatif. Un temps viendra où tout initié du monde meilleur verra, comme Pygmalion, s’éveiller, dans la gloire d’une aurore supérieure, l’univers qu’il créa et rassembla autour de lui, et où son long amour et sa longue fidélité seront récompensés.

La vierge est un éternel enfant-femme ; une jeune fille qui n’est plus vraiment enfant n’est plus vierge. (Tous les enfants ne sont pas enfants.)

Tout objet aimé est le centre d’un paradis.

La contemplation de l’univers commence au point central, dans l’infini et absolu soprano, et descend l’échelle ; la contemplation de nous-mêmes commence dans la basse absolue et infinie de la périphérie et monte l’échelle. L’union absolue de la basse et du soprano, voilà la systole et la diastole de la vie divine.


La nature est une harpe éolienne, un instrument musical, dont les sons retrouvent en nous les touches qui ébranlent des cordes plus sublimes.