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FRAGMENTS

La mathématique est un instrument d’écriture qui est encore susceptible de perfectionnements infinis ; une preuve capitale de la sympathie et de l’idéalité de la nature et de l’âme.

Il est fort probable qu’une étrange mystique des nombres existe aussi dans la nature, de même que dans l’histoire. Est-ce que tout n’est pas significatif, symétrie, allusion et enchaînement singulier ? Dieu ne peut-il se manifester dans la mathématique comme en toute autre science ?

La nature est l’idéal. Le véritable idéal est à la fois possible, réel et nécessaire.

La nature est une baguette magique pétrifiée.

On peut considérer la nature comme un corps fermé, comme un arbre dont nous sommes les boutons à fleurs. — Les natures sont des êtres chez lesquels le tout sert les parties ; chez lesquels les parties sont leur propre but, sont indépendantes. Les personnes, au contraire, sont des êtres chez lesquels la relation est renversée. Là où les deux relations se nécessitent alternativement, et où tout, ou plutôt rien n’est but à soi-