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FRAGMENTS

affinité étrange avec des choses d’un autre monde, avec des séries infinies de combinaisons et de relations singulières, en quelque sorte, avec un univers poétique, mathématique et abstrait en soi.

Si nous n’étions pas foncièrement mathématiques, nous ne distinguerions pas les différences, etc.

La mathématique est véritablement science, attendu qu’elle renferme des connaissances acquises, des produits de personnelle activité spirituelle et qu’elle généralise méthodiquement. Elle est art aussi, attendu qu’elle réduit en règles les procédés du génie, qu’elle apprend à être génie, qu’elle remplace la nature par la raison. Les mathématiques supérieures s’occupent de l’esprit de la grandeur, de son principe politique du monde de la grandeur.

Le suprême, le plus pur est le plus commun, le plus compréhensible ; de là la géométrie élémentaire plus élevée que la géométrie supérieure. Plus une science devient difficile et compliquée, plus elle est dérivée, impure et mélangée.

Toute la mathématique est proprement une équation en grand pour les autres sciences.