Hugo, écho de la nation entière entonnait l’hymne de l’allégresse et de l’action de grâces :
Ô joie ! ô triomphe ! ô mystère !
Il est né l’enfant glorieux,
L’ange que promit à la terre
Un martyr partant pour les cieux
L’avenir voilé se révèle.
Salut à la flamme nouvelle
Qui rallume l’ancien flambeau !
Honneur à ta première aurore,
Ô jeune lis qui vient d’éclore,
Tendre fleur qui sors d’un tombeau !
Ô toi, de ma pitié profonde
Reçois l’hommage solennel,
Humble objet des regards du monde
Privé du regard paternel !
Puisses-tu, né dans la souffrance,
Et de ta mère et de la France
Consoler la longue douleur.
Que le bras divin t’environne,
Et puisse, ô Bourbon, la couronne
Pour toi ne pas être un malheur !
Oui, souris, orphelin, aux larmes de ta mère. Écarte, en te jouant, ce crêpe funéraire Qui voile ton berceau des douleurs du cercueil ; Chasse le noir passé qui nous attriste encore, Sois à nos yeux comme une aurore ; Rends le jour et la joie à notre ciel en deuil !