ment, les compagnies n’ont pas reçu l’avis requis, mais le public lui-même a été pris au dépourvu, et le commerce de tout un continent s’est trouvé gêné, et, en certains endroits complètement enrayé par la volonté de messieurs les agents qui ont jugé à propos, à un moment donné, de prendre congé sans attendre le signal. Ici encore les lois divines et humaines s’accordent pour les condamner.
Je me demande donc si les grévistes de tous les pays ont bien réfléchi à la position, dangereuse à tous les points de vue, qu’ils occupent ; et comme je crois qu’ils agissent plutôt par irréflexion qu’autrement, plutôt par des conseils pervers que par leur impulsion délibérée, je les conjure de s’arrêter et de regarder autour d’eux pendant qu’il en est temps encore. Je conjure en même temps tous ceux qui ont la volonté et les moyens d’agir, de se mettre à l’œuvre pour tâcher d’arrêter ce déraillement funeste qui doit conduire inévitablement à la ruine et à la perdition de la société.
Du reste, celui qui peut apporter le remède le plus efficace à cet état de choses, c’est le législateur. Si j’ai peu de confiance dans une législation faite en vue de réprimer l’intempérance ; je suis persuadé que la loi seule peut, lorsqu’il s’agit de grèves et des désordres qui en résultent, frapper le mal dans sa racine. Je sais que la tâche est difficile et qu’il faut pour l’accomplir, chez le député, un grand fonds de patriotisme