Page:Nouveau Bulletin des Sciences, Tome 1.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 155 )

potasse est-il sur le mercure qu’il s’applatit, tourne très rapidement et disparoît. S’il y a beaucoup de mercure, l’alliage est liquide ou mou ; si c’est le contraire, il est solide.

Mais parmi les combinaisons que ce métal est susceptible de former, il n’en est point de plus curieuses ni de plus importantes que celles qui résultent de son action sur les gaz.

Il brûle vivement dans le gaz oxigène, à la température ordinaire, l’absorbe et se transforme en potasse.

Mis en contact avec l’air atmosphérique, sans élever la température, il a d’abord pris une belle couleur bleue ; ensuite en l’agitant, il s’est fondu, a formé un bain brillant, s’est enflammé, a absorbé tout l’oxigène de l’air, s’est converti en potasse, et n’a point absorbé d’azote. Ainsi donc il n’a aucune action sur ce dernier gaz.

Il n’en est pas de même sur le gaz hydrogène ; il peut, à une haute température, en absorber une quantité remarquable, et se transformer alors en une matière solide d’un gris blanchâtre.

Son action sur le gaz hydrogène phosphore, sulfuré, arseniqué, est encore plus grande que sur le gaz hydrogène ; à une température d’environ 70°., il les décompose, s’empare du phosphore, du soufre, de l’arsenic et d’une portion de l’hydrogène qu’ils contiennent. La décomposition de l’hydrogène phosphore a même lieu avec flamme. La portion d’hydrogène non absorbée, reste à l’état de gaz.

Sa combustion dans les gaz acide nitreux, et acide muriatique oxigéné, est aussi vive que dans le gaz oxigène. Quelquefois pourtant l’inflammation n’a point lieu tout de suite ; mais cela tient à ce que le métal se recouvre de muriate ou de nitrite de potasse qui protège le centre contre l’action du gaz. Alors il faut remuer la matière, et bientôt une vive lumière est produite.

On peut analyser rigoureusement et en un instant le gaz nitreux et le gaz oxide d’azote par le métal de la potasse. Aussitôt ou presqu’aussitôt que ce métal est fondu et en contact avec ces gaz, il devient bleu, s’enflamme, absorbe tout l’oxigène, et laisse l’azote à nu. C’est encore de cette manière qu’il se comporte avec le gaz acide sulfureux, et avec le gaz acide carbonique, et le gaz oxide de carbone provenant de la décomposition du carbonate de barite par le fer. Avec le gaz acide sulfureux, on obtient un sulfure de potasse et point de résidu gazeux ; avec les gaz acide carbonique et oxide de carbone, on obtient du charbon, de la potasse, et toujours point de résidu gazeux. Cependant lorsque la température est très-élevée, le charbon peut produire avec les alcalis, les métaux qu’on fait si facilement avec le fer : ce qui nous en a convaincus, c’est que dans cette opération y il y a un grand dégagement de vapeurs blanches, d’une odeur particulière due au métal même. Mais comme nous n’avons jamais pu