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les élections, les partis et l’opinion

par le maréchal-président. Le parti républicain contre lequel était dirigé l’acte du 16 mai 1877 se borna à représenter les 363 députés qui avaient protesté contre cet acte. La campagne électorale fut des plus violentes et la pression sans précédents. Malgré cela, la majorité républicaine resta de plus de cent voix ; il y eut à peu près 320 républicains contre 210 au lieu de 363 contre 158. Sur dix millions d’électeurs inscrits, on compta sept millions de votants. L’écart entre les deux camps fut d’environ 700.000 voix[1]. L’indication donnée par le pays fut confirmée par les élections sénatoriales de janvier 1879 qui assurèrent aux républicains, à la Chambre haute, une majorité de soixante voix.

Depuis 1877 rien n’a troublé la périodicité des consultations électorales qui n’ont été marquées, du reste, par aucun désordre. Les élections de 1881 donnèrent un gain de 53 sièges aux républicains ; Jules Ferry était alors premier ministre. Quatre ans plus tard, le corps électoral dessina un mouvement de recul. Le premier tour de scrutin envoya à la nouvelle Chambre 176 réactionnaires et 127 républicains ; mais, comme alarmés de ce résultat, les électeurs désignèrent au second tour 244 républicains et seulement 25 réactionnaires ; la Chambre de 1885 conserva donc aux républicains une majorité d’environ 170 voix. Ces élections, à la différence des précédentes et des suivantes, s’étaient faites au

  1. Il y eut exactement 4.367.202 suffrages républicains exprimés contre 3.577 882. En 1881, ces chiffres passèrent respectivement à 5.128.442 et 1.789.767. En 1885, l’écart redevint sensiblement le même qu’en 1877 : 4.327.162 contre 3.541.384.