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unanime des provinces ne pouvait tenir lieu d’une consultation nationale qui s’imposait à bref délai. Dès le 8 septembre les électeurs furent convoqués pour le 16 octobre à l’effet d’élire une assemblée constituante. Mais pour faire les élections il fallait un armistice. Les conditions auxquelles le comte de Bismark acceptait de l’accorder n’étaient pas de celles qu’on pût discuter. Sitôt connus les résultats des entrevues entre ce dernier et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jules Favre, le gouvernement résolut d’ajourner les élections. Appuyé par la population parisienne[1] il se rejeta vers la guerre à outrance.

Tandis qu’Ad. Thiers parcourait l’Europe pour demander aux puissances neutres d’intervenir en faveur d’une paix raisonnable, Gambetta, évadé en ballon de la capitale maintenant investie, organisait à Tours, avec l’aide de M. M. de Freycinet, des armées nouvelles. Pendant de longs mois, la France disputa pied à pied son territoire aux Allemands. Lorsque enfin la défaite se trouva définitive et que l’armistice eût été signé, une Assemblée nationale se réunit à Bordeaux. Elle confia le pouvoir exécutif à Ad. Thiers qui avait eu l’honneur d’être élu vingt-huit fois tant la faveur populaire s’attachait à son nom, à la suite de la mission remplie par lui près des cours européennes et malgré que cette mission eût échoué.

  1. Il est assez piquant de constater que le gouvernement demanda la consécration de ses pouvoirs à un plébiscite, mode de consultation que ses membres combattaient sous l’empire, mais auquel les circonstances les amenaient à recourir ; 500.000 votes favorables contre 60.000 consolidèrent leur situation.