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subira sa loi peut-être assez longtemps pour lui permettre d’assimiler la majeure partie de ses conquêtes. Mais les fautes diplomatiques se multiplient. En réponse à de vagues ouvertures faites par l’Angleterre, Napoléon qui vient de donner le Hanovre à la Prusse pour s’assurer d’elle, se déclare prêt à le lui reprendre au besoin. L’Angleterre, au lieu de pousser plus avant les pourparlers, exploite cette duplicité. Aussitôt le parti de la guerre qui est, en Prusse, compact et bruyant la déchaîne à nouveau. La Russie vient comme précédemment à la rescousse. Iéna et Auerstædt (14 octobre 1806) décident du sort de la campagne. Napoléon entre à Berlin. Le 19 décembre il est à Varsovie. Si le succès d’Eylau (8 février 1807) est peu marqué, celui de Friedland (14 juin) est indiscuté. Et voici, après l’entrée à Kœnigsberg, cette fameuse entrevue de Niémen dans laquelle Napoléon et Alexandre reconciliés et s’affolant l’un l’autre se partagent l’Europe. L’alliance franco-russe, déjà esquissée sous le Consulat, se réalise, mais sur des bases qui touchent à l’absurde. Quant à l’Allemagne, sa forme nouvelle se précise. On a pris le Brunswick et une partie du Hanovre pour fabriquer à Jérôme Bonaparte le royaume de Westphalie ; le grand-duché de Varsovie a été donné à l’Électeur de Saxe promu roi en récompense de sa fidélité récente. Enfin, le « blocus continental » fermera au commerce anglais un nombre toujours croissant de ports européens.

Napoléon rentré à Paris le 27 juillet 1807 y soulève des transports d’enthousiasme. Certes, on sent bien que les bornes du possible ont été dépassées et que les choses ne pourront rester en l’état, mais on attend que le nouveau César