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leur aoumettrait. Quant au Conseil d’État chargé d’aider à la préparation des dites lois, ses membres étaient nommés — et révocables — par le Premier Consul, lequel nommait aussi les ministres, les ambassadeurs, les officiers de terre et de mer, les juges criminels et civils, etc…

Ces différents groupements à peine constitués, Bonaparte qui avait appelé Talleyrand aux Affaires Étrangères et Fouché à la Police supprima les journaux politiques de Paris, n’en laissant subsister que treize, lesquels furent invités à la sagesse, par des avis significatifs. Puis, enhardi par les résultats du plébiciste (la Constitution se trouvait approuvée par trois millions de suffrages contre quinze cents), il présenta le projet de loi sur la réorganisation administrative qui créait les préfets et les sous-préfets et faisait d’eux les instruments d’un centralisme sans précédents. En même temps, le Premier Consul s’installait aux Tuileries.

La nation, dans son ensemble, ne prêtait guère d’attention aux détails du gouvernement et le naufrage des principes libéraux qu’elle ne connaissait que de nom lui importait peu. Ce qu’elle désirait par-dessus tout, c’était la paix. Bonaparte, sachant fort bien qu’il ne risquait rien à la proposer, le fit en termes déclamatoires dans deux lettres adressées à l’empereur François ii et au roi d’Angleterre. Le premier répondit évasivement ; Pitt, avec une maladresse consommée, répondit au nom du second, en exigeant… la restauration des Bourbons. La guerre reprit. Secondé par Moreau et Masséna qui se trouvaient servir ses desseins sans les connaître. Bonaparte réalisa à l’improviste ce prodigieux passage du Grand-Saint-Bernard qui demeure un