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chroniques, mais encore par des documents historiques qui attestent qu’elles étaient encore debout, en grande partie du moins, au XIVe siècle, et qu’elles n’étaient interrompues que çà et là par des champs de froment et de seigle, ainsi que par des plantations de vignes, où nos pères récoltaient ce qu’ils appelaient le « vin breton », liqueur assez peu estimée, paraît-il, puisque les vignes du pays de Rennes commencèrent à disparaître au XVIe siècle.

Mais cessons là notre digression, et continuons la description des lieux qui nous l’ont inspirée.

Du chêne de saint Melaine on descend dans une belle allée plantée d’arbres séculaires : c’est l’Allée des Chênes, qui borde à l’ouest le Jardin des Plantes. On passe devant une élégante volière contenant de jolies variétés d’oiseaux, puis devant le kiosque où se font entendre le dimanche et le jeudi les musiques militaires ; enfin on arrive aux Serres monumentales qui méritent à bon droit qu’on leur consacre quelques lignes.

Les Serres, œuvre remarquable de l’architecte de la Ville, M. Martenot, ont été construites en 1862 et 1863 ; leur exécution fut confiée à un habile entrepreneur de serrurerie du Mans, M. Mariette. Leur façade présente un développement de 90 mètres ; trois pavillons à pans coupés, supportant chacun un élégant balcon que surmonte une vaste coupole de verre couronnée d’une lanterne, sont reliés entre eux par deux volées de serres à toit cintré. Les pavillons est et ouest communiquent par un passage vitré aux deux orangeries qui terminent la façade. Ces orangeries, en pierre de Caen richement sculptée, sont éclairées par de larges et hautes arcades au-dessus desquelles se lisent, gravés sur le marbre, les noms de botanistes et de naturalistes célèbres ; elles sont couronnées par une plate-forme entourée d’une galerie de pierre ajourée.

Les Serres méritent d’être visitées à l’intérieur, tant à cause de l’élégance et de la hardiesse de leur structure, que pour les nombreuses et riches variétés de plantes rares qu’elles renferment, ainsi que pour l’ordre, la propreté, le soin parfait avec lequel elles sont tenues.