Page:Normand - Pensées de toutes les couleurs, Calmann-Lévy.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la gloire de Wagner. Il ne veut pas se rendre compte, que, dans son petit genre, il fut aussi grand que le dieu de Bayreuth. Pendant ses fréquentes insomnies, il pense au Paris des dernières années de l’Empire. C’était le moment de ses grands triomphes. Il voit passer devant lui, en un quadrille fou, les personnages de ses triomphantes opérettes. La grande-duchesse de Gérolstein fait vis-à-vis au berger Paris et la belle Hélène au brigand Falsacappa. Tout cela s’agite, tourne, se trémousse, saute, bondit, retombe, chante, rit, hurle — au rythme saccadé de sa musique…

Offenbach, maintenant, habite toute l’année Étretat. Son existence est régulière. Chaque matin il va faire son petit tour sur la plage, devant la mer calme ou furieuse ; il passe près du chalet de Faure, que Faure n’habite plus ; il rentre déjeuner, fait un petit somme, sort vers quatre heures, va manger un gâteau chez le pâtissier de la Grande-Rue, près de l’hôtel Blanquet. Quand il entre dans la boutique, chacun, en le voyant, se détourne et fait rapi-