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Puis l’orage éclata, terrible, furieux.

Le lac bondit sous la tempête,
Les poissons piquèrent leur tête

Au plus profond des eaux ; les arbres, vers les cieux

Agitèrent, tout emmêlées,
Leurs crinières échevelées :

Rien n’y manqua, grêle, tonnerre et vent.

Quant à l’hirondelle, cachée

Dans les branches d’un saule, elle craignit souvent

Par l’ouragan de s’en voir arrachée.


Enfin tout s’apaisa. — Le soleil de nouveau

Dans le ciel clair se mit à luire :
Et le premier soin de l’oiseau
Fut d’aller voir au bord de l’eau

Les trois fleurs… L’ouragan avait dû les détruire

Et les briser certainement.
Quel fut donc son étonnement

De les voir toutes trois entre elles enlacées,
Dans un faisceau dressant leurs têtes élancées,

Et secouant gaillardement