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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

Est-elle du moins imposée par la raison, par les principes, par le caractère d’évidence de ses prémisses rationnelles, parce qu’elle ne choque pas, à l’égal des autres, le bon sens et nos habitudes mentales ?

On pourrait le croire d’abord, lorsqu’on la compare à la doctrine de Lorentz, — et pour ne pas surcharger cette discussion, je laisserai provisoirement de côté la troisième théorie explicative qui a été esquissée, celle du suréther.

Ce qui a paru choquant dans l’hypothèse de la contraction réelle de Lorentz c’est en premier lieu que cette contraction ne dépend que de la vitesse des objets, nullement de leur nature ; c’est qu’elle est la même pour tous quelle que soit leur substance, leur composition chimique, leur état physique.

À la réflexion cette chose étrange paraît moins inadmissible. Ne savons-nous pas en effet que les atomes sont tous formés des mêmes électrons dont l’arrangement et le nombre atomique diffèrent seuls et seuls différencient les corps.

Si alors les électrons communs à toute matière subissent ensemble, de même que leurs distances relatives, une contraction due à la vitesse, il est en somme assez naturel de penser que le résultat puisse être identique pour tous les objets. Quand la chaleur dilate une grille de fer de longueur donnée, la quantité dont une température de cent degrés surélève et élargit cette grille sera