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mes aujourd’hui d’une demi-toise plus près qu’avant hier.

Panurge, se voyant devenu un puissant seigneur, désire se marier mais il craint d’être cocu et consulte là-dessus le bon Pantagruel :

— Seigneur, vous avez ma délibération entendue ; me dois-je marier ?

— Puisque vous en avez jeté le dé et pris la ferme délibération, répondit Pantagruel, il n’en faut plus parler. Il ne reste plus qu’à mettre votre projet à exécution.

— Oui, dit Panurge, mais je ne le voudrais exécuter sans votre conseil et bon avis.

— J’en suis, répondit Pantagruel, d’avis et je vous le conseille.

— Mais, dit Panurge, si vous croyez que le meilleur pour moi fût de rester dans l’état où je suis, sans entreprendre aucun cas de nouveauté, j’aimerais mieux ne me marier point.

Point donc ne vous mariez, répondit Pantagruel.