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notre nom ; et le plaisir que je prendrais, ce voyant, serait petit, considérant que la moindre partie de moi, qui est le corps, demeurerait ; et la meilleure, qui est l’âme, et par laquelle demeure notre nom en bénédiction entre les hommes, serait dégénérante et abâtardie.

» Et ce que présentement je t’écris n’est tant afin que dans ce train vertueux tu vives, que de vivre et avoir ainsi vécu tu te réjouisses et te rafraîchisses en courage pour l’avenir. Pour réussir à cette entreprise, il te peut souvenir que je n’ai rien épargné, mais que je t’ai secouru comme si je n’eusse eu d’autre trésor en ce monde que de te voir une fois en ma vie absolu et parfait, tant en vertu, honnêteté et prud’homie qu’en tout savoir libéral et honnête, et de te laisser après ma mort comme un miroir représentant la personne de moi, ton père, si non aussi excellent et tel de fait comme je te souhaite, du moins tel en désir.

» Quoique mon feu père de bonne mémoire, Grandgousier, eût adonné tout son