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chevaux de bois ; mais il continua de devenir, aux mains de mesdames ses gouvernantes, malpropre, paresseux, gourmand, malfaisant et déjà paillard.

Le bonhomme Grandgousier, revenant un jour de la guerre contre les Canarriens, se fait présenter son fils, l’interroge et s’extasie sur le merveilleux entendement du bambin, qui, dès sa sixième année, a déjà fait une invention mirifique et découvert plus de cent procédés pour accomplir une opération importante de propreté. Lui voyant ces heureuses dispositions, il fait venir, pour l’instruire, un grand docteur sophiste, nommé maître Thubal Holoferne, qui ne met (le cher homme !) que dix-huit ans, neuf mois et deux semaines à lui apprendre à lire et à lui fourrer dans l’esprit les livres de Hurtebise, Faquin, Tropditeux, Jean le Veau et un tas d’autres. L’éducation était loin d’être terminée, lorsque ledit précepteur mourut.

On lui en donne un autre, vieux tousseux, maître Jobelin Bridé. Mais le père ne tarde pas à s’apercevoir que ces rêveurs mathéolo-