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qu’ai-je à faire de vous…


Mais aujourd’hui, ayant goûté toute amertume,
Je suis sans volonté ; les mouvements du sort,
Amenant à mes pieds la vague et son écume,
Font un long bercement qui me lasse et m’endort.

Les brouillards ont glacé la Sibylle de Cumes !

— Ô désir ! J’ai connu votre soif, votre faim,
Vos passions de l’âme et vos brûlants théâtres ;
Mais l’incendie altier et mortel s’est éteint ;
Nous sommes à présent, mon cœur et le destin,
Comme deux ennemis qui, s’estimant enfin,
Cessent de se combattre…